Sur le plan financier, tout d'abord, la justice fait saisir ses biens et les vend aux enchères. En effet, la première ébauche de l'article était en fait une lettre à la famille Dreyfus en été 1895 écrite par l'anarchiste Bernard Lazare, spécialiste de l'affaire, qui avait fini par donner cette lettre à Zola. L'écrivain fut sans doute attiré par l'aspect révolutionnaire du musicien allemand, dont les scandales pouvaient être assimilés à ceux que provoquaient les publications naturalistes. Il s'interroge sur son activité littéraire : « L'avenir appartiendra à celui ou à ceux qui auront saisi l'âme de la société moderne, qui, se dégageant de théories trop rigoureuses, consentiront à une acceptation plus logique, plus attendrie de la vie. Les premières adaptations furent celles de L'Assommoir, par Ferdinand Zecca, sous les titres Le Rêve d'un buveur (1898) et Les Victimes de l'alcoolisme (1902). Il obtient le contrat le 19 avril 1843 et s'installe alors avec sa famille à Aix-en-Provence. Le Figaro ayant refusé ses derniers articles afin de conserver son lectorat le plus conservateur, Zola se tourne vers L’Aurore, un tout récent journal progressiste fondé par Ernest Vaughan. Pour autant, celui-ci n'abandonne pas la compagne de sa jeunesse. Pour la publication en volume, Zola décide de changer le titre en Thérèse Raquin, le nom de l'héroïne du roman, s'inspirant ainsi de Madame Bovary de Flaubert et Germinie Lacerteux des Goncourt, dont l'influence est forte au-delà des seuls titres de roman. Une histoire précise de la genèse de « J'Accuse... ! », contrastant de manière importante avec toute l'œuvre journalistique passée d'Émile Zola. Le secret espoir de retrouver cet enfant abandonné s'évapora. Des pressions nombreuses incitent sa direction à informer le romancier que ses colonnes lui seront désormais fermées. souhaitée]. Sa vie et son œuvre ont fait l'objet de nombreuses études historiques. Qui ne respectait pas les règles du droit d'auteur. Un homme de lettres s'engage résolument dans un combat pour la justice, politique et sociale. essai ? Le 29 septembre 1902, de retour de Médan où il avait passé l'été, Émile Zola et son épouse Alexandrine sont intoxiqués, dans la nuit, par la combustion lente résiduelle d'un feu couvert, produite par la cheminée de leur chambre[64] dans leur appartement au 21 bis, rue de Bruxelles (Paris 9e)[65]. Reconnu avant tout comme romancier, Zola a pourtant commencé sa carrière d'homme de lettres dans la presse, dont il a compris le pouvoir croissant. Zola a accepté la croix de la Légion d'honneur à condition d'être dispensé de la demande écrite officielle. Your right of ⦠Sur les répercussions de « J’accuse… ! », jugée injurieuse, l'emportant sur le fond[58]. Il aime aussi à photographier de nombreux paysages, notamment lors de ses voyages en Italie ou pendant son exil londonien. nécessaire] en publiant Le Docteur Pascal en 1893[125]. Bien qu'il n'ait jamais pu se faire élire à l'Académie française, il est décoré de la Légion d'honneur et préside la Société des gens de lettres. (SARTRE J.-P., La cause du peuple - J'accuse, 15-10-1972.) D'autres passions s'expriment à ce moment de sa vie. » paraît dans l'édition du 13 janvier 1898 du journal L'Aurore, deux jours seulement après l'acquittement d'Esterhazy par le conseil de guerre le 11 janvier, alors que ce jugement semblait ruiner tous les espoirs nourris par les partisans d'une révision du procès ayant condamné Dreyfus. », La littérature naturaliste est une littérature de synthèse du type balzacien et de l'anti-héros flaubertien, qui engendre des personnages vidés d'individualité[77]. Il savait une intervention de Zola imminente mais, admiratif, « ne l'attendait pas aussi énergique, aussi forte »[51]. Vérité paraît à titre posthume. Le naufrage est évité par quelques belles pages de description parisiennes, de souvenirs bien sentis et par l'expression d'un thème majeur chez Zola : la perversion par l'argent[106]. Colette Becker, Gina Gourdin-Servenière, Véronique Lavielle, « J'Accuse…! Zola y désigne nommément les généraux, les officiers responsables de l'erreur judiciaire ayant entraîné le procès et la condamnation, les experts en écritures, les civils, experts, coupables de « rapports mensongers et frauduleux ». ». Cet article va influencer l'œuvre de Zola de manière déterminante. Thérèse Raquin [teÊÉz ÊakÉÌ] is an 1868 novel by French writer Émile Zola, first published in serial form in the literary magazine L'Artiste in 1867. L'équipe rédactionnelle bute aussi sur le titre de l'article : « Lettre au président de la République ». Il espère substituer une affaire Zola aux affaires Dreyfus et Esterhazy, sur lesquelles il est interdit de revenir, puisqu'elles ont été jugées. Il vilipende une Chambre peureuse, réactionnaire, « admirablement manipulée par Thiers[25] ». Un verdict de culpabilité, avec circonstances atténuantes, est rendu le 9 septembre. Zola peut alors rentrer en France où il publie, dans L'Aurore, l'article Justice, dans lequel il se félicite de cette décision. Le dossier préparatoire est aussi utile au romancier lorsqu'il doit se défendre des attaques assez nombreuses qui lui sont portées quant au sérieux de sa documentation. Il accumule les lectures et envisage très tôt le projet d'écrire à titre professionnel. La lettre ouverte est une lettre publique, généralement publiée dans un journal. Dès lors, les adaptations vont s'enchaîner régulièrement. Sans engendrer des succès de scène phénoménaux, le théâtre lyrique apporte à Zola une renommée supplémentaire et lui permet de mettre en scène et d'animer son naturalisme. Pendant cette période, Zola publie en effet un roman par an, de multiples collaborations journalistiques, ainsi que des pièces de théâtre et Les Nouveaux Contes à Ninon. Mieux : son observation du monde politique le rend sceptique, et il gardera toujours une once de mépris et d'incrédulité face à un personnel politique beaucoup trop compromis à son goût. ». Mais ce n'est pas encore le succès attendu. Balzac dit qu'il veut peindre les hommes, les femmes et les choses. Mais le député catholique Albert de Mun, en interpellant le gouvernement tout au long de la journée du 13 janvier, force le ministre de la Guerre, le général Billot, puis le président du Conseil, Jules Méline, à se positionner en faveur de poursuites contre Zola. Ce style personnel, ce tempérament, on ne peut selon lui ni l'acquérir quand on en est démuni, ni le changer quand on en possède un : le style, « on naît avec, comme on a les cheveux blonds ou bruns ». Mais Zola se distingue de Taine en affirmant la prédominance du tempérament. » à Eugène Fasquelle, son éditeur. Ce seront les derniers articles politiques de Zola, puisqu'il a entrepris le cycle des Rougon-Macquart qui va l'occuper pendant vingt-deux années. La presse se fait l'écho de l'émotion qui gagne la population entière. L'école naturaliste est le plus souvent appelée « école de Médan », du nom de la maison appartenant à Zola, où les écrivains proches du mouvement naturaliste, comme le premier Huysmans[78] et Maupassant, avaient l'habitude de se réunir lors de soirées dites de Médan. Le jeune homme la surnomme lui-même « une fille à parties », c'est-à-dire une prostituée. Le risque est, en effet, trop important de voir étalées au grand jour les irrégularités inadmissibles du procès de 1894[81]. Il ne dispose, en effet, d'aucune preuve en appui de ses accusations. Il apporte à l'auteur son plus grand succès de librairie[123],[124]. C'est une première dans cette presse d'opinion d'habitude très modérée dans la forme, dont les grands éditoriaux dépassent rarement deux colonnes en première page. La dispersion du jeune homme, les publications des Contes à Ninon et, surtout, de son roman à dominante autobiographique La Confession de Claude, semblent avoir joué un rôle prépondérant dans ce qu'il est convenu d'appeler une séparation amiable[103]. ». »] est sortie comme un cri. » est une surprise pour les contemporains, surpris de lire une telle violence, un engagement aussi clair, sans aucune équivoque, mais aussi une telle exposition au danger, sous la plume d'un écrivain jusqu'ici rangé, estimé et tranquille[35]. Gustave Flaubert admire ce talent à multiples facettes et félicite Zola une fois de plus. Notamment, elle rédige à la chaîne des adresses sur des enveloppes. En réponse, Zola, qui avait déjà écrit trois articles assez modérés dans Le Figaro, décide de frapper un grand coup au travers d'une lettre ouverte au président de la République[11]. Pour certains, la dénonciation d'un fait social par l'usage d'un média écrit est un « J'accuse… ! Le manifeste littéraire : il constitue une déclaration par laquelle une personne ou un groupe présente ses conceptions esthétiques. Le journal dispose de sa propre composition, mais pas de son imprimerie. ». C'est le nouveau souffle que recherchait Zola, apte à le relancer après l'énorme travail fourni sur les vingt volumes des Rougon-Macquart[128]. In 1898, Emile Zola's famous defense of Capt. La composition typographique en a été particulièrement soignée. Zola est condamné à un an de prison et à 3 000 francs d'amende, la peine maximale (soit, avec les frais, 7 555,25 francs), qu'Octave Mirbeau paie de sa poche le 8 août 1898[54]. Le suicide du lieutenant-colonel Henry, en août 1898, lui redonne l'espoir d'achever rapidement cet exil. Jusqu'à sa dernière candidature le 23 août 1897, qui échoue en 1898, l'écrivain brigue dix-neuf fois le fauteuil d'Immortel[60] (vingt-quatre fois selon l'académicien Dominique Fernandez dans sa réponse au discours de réception de Danièle Sallenave le 29 mars 2012[61], vingt-cinq fois selon le site de l'Académie française qui précise qu'« il battra les records d’obstination[62] »). Sur le plan financier, tout d'abord. Dès 1864, Zola a élaboré sa première théorie du style, qu'il expose au moyen de la métaphore des trois écrans : l'écriture est un écran entre l'œil et le monde, et cet écran peut être de trois natures différentes, suivant l'esthétique à laquelle l'écriture obéit. Thérèse Raquin n'a pas enthousiasmé Louis Ulbach, le directeur du journal, mais il admire l'insolence du chroniqueur. Comprenant que son engagement dans l'affaire Dreyfus lui ferme définitivement les portes de l'Académie française, il renonce ensuite à se présenter. Il a ainsi parfois apporté d'importantes corrections à ce qu'il a considéré comme un premier jet[N 31],[88]. Le principal collaborateur de Vaughan est Urbain Gohier, dont les outrances antimilitaristes feront fuir de nombreux lecteurs dreyfusards et provoqueront le départ de Clemenceau en 1899. », « Notre héros, écrit Zola, n'est plus le pur esprit, l'homme abstrait du, « comme un jargon que nous n'entendons plus, « la race, le milieu, le moment et la faculté maîtresse », « une œuvre d'art est un coin de la création vu à travers un tempérament, « obéisse à l'évolution générale du siècle, « en étude du tempérament et des modifications profondes de l'organisme sous la pression des milieux et des circonstances, « Nous sommes les juges d'instruction des hommes et de leurs passions, c'est-à-dire des moralistes expérimentateurs. Zola critique explicitement la comparaison entre le naturalisme et la photographie (envisagée comme une reproduction objective du réel). L'œuvre d'Émile Zola a connu une large adaptation cinématographique, avec plus de cent cinquante films et téléfilms réalisés d'après ses œuvres, en diverses langues. Il conçoit pour elle un amour d'autant plus fort qu'elle lui donne les deux enfants qu'il n'a jamais pu avoir avec sa femme Alexandrine. Alors que les tirages moyens sont très généralement inférieurs à 30 000 exemplaires[28], ils culminent certainement au-delà de 200 000 exemplaires à cette mi-janvier 1898, mais on ne connaît pas exactement la diffusion de l'édition du 13 janvier 1898, qui est située entre 200 000 et 300 000 exemplaires. « Zola » redirige ici. Le but du romancier est de dresser une forme de « bilan religieux, philosophique et social du siècle » au travers d'un, puis deux, puis finalement trois romans, intitulés chacun du nom d'une ville : Lourdes, Rome et Paris. »[20]. Par ailleurs, cet engagement coûte très cher au romancier. Il affirme : « Ce n'est pas l'arbre, le visage, la scène qu'on me présente qui me touchent ; c'est l'homme que je trouve dans l'œuvre[147]. Visant François Zola, père de l'écrivain, cette attaque est lancée par Ernest Judet, rédacteur en chef du Petit Journal. Outre L'Assommoir, plus de la moitié des titres de la série des Rougon-Macquart ont été adaptés à l'écran. Connaissant depuis de longues années d'importantes difficultés sur le plan financier, il voit sa situation commencer à se stabiliser à la suite de l'énorme succès constitué par la publication de L'Assommoir en 1877. On fait donc partir Zola immédiatement au soir du verdict, avant que celui-ci ne lui soit officiellement signifié et ne devienne exécutoire. Les travaux commencent en 1847. Le groupe lui offre le célèbre « dîner Trapp »[réf. Première grande œuvre à succès de Zola, le roman illustre la théorie des tempéraments, le déséquilibre entre le sang et la personnalité[107]. La densité des informations contenues dans l'article et divers indices démontrant l'intention de Zola[N 10] font pencher plutôt pour une préméditation qui remonte bien avant le procès Esterhazy, fin décembre 1897[16]. C'est pour cette raison, explique Zola, qu'on peut reprocher à Balzac « ses phrases fâcheuses », « son style est à toujours à lui », et c'est ce qui fait de lui un grand écrivain[96]. » a totalement relancé l'affaire et lui a donné une dimension sociale et politique qu'elle n'avait pas jusqu'alors. La forme employée par Zola est assez révolutionnaire en regard du support utilisé pour exprimer sa révolte. Pour son article, Zola opte pour un plan simple. Germinal ! Zola s'y veut moderniste, révolutionnaire dans l'âme, en réaction. En général, à Médan, après un lever à sept heures, une rapide collation et une promenade d'une demi-heure en bord de Seine avec son chien Pinpin, il enchaîne sa première séance de travail, qui s'étend sur environ quatre heures, et produit cinq pages[N 20]. ». Avec la réussite, et surtout les scandales, d'autres grandes amitiés de l'écrivain se distendent. ( Seconde â Intellego.fr ) Question 2 : Vous choisirez un des différents textes issue des pages 360 à 401, ⦠Œuvres complètes, édition établie par Henri Mitterand, Cercle du Livre Précieux. Le procès s'ouvre dans une ambiance de grande violence. Travail est un évangile socialiste, dans lequel Zola inaugure un nouveau genre pour lui-même, puisque c'est une œuvre d'anticipation, construite sur la volonté générale de progrès social et sur les évolutions industrielles de la fin du XIXe siècle. nécessaire] le 16 avril 1877. Possédant jusqu'à une dizaine d'appareils photographiques, il a produit autour de sept mille plaques, dont deux mille ont été conservées[152]. "L'Affaire", as it is known in French, has come to symbolise modern injustice in the Francophone world, and it remains one of the most notable examples of a complex miscarriage of justice and antisemitism. Le naturalisme consiste donc en la recherche des causes du vice dans l'hérédité. L'impression du journal est confiée à l'imprimerie Paul Dupont, qui traite aussi la production du Radical, du Jour et de la Patrie[26]. Sa dernière pièce, Renée, drame en cinq actes, est écrite à la demande de Sarah Bernhardt d'après le roman La Curée. Mais d'une manière générale, le camp dreyfusard, très atteint par l'acquittement du commandant Esterhazy, et passé le moment de surprise, sort encouragé par l'intervention puissante de l'écrivain. Observateur des hommes et des faits de son temps dans ses romans, Zola n'a cessé de s'engager dans des causes sociales, artistiques ou littéraires qui lui semblent justes, sans jamais faire de politique. C'est une forme de marque de fabrique, par opposition à la grande presse d'opinion qui titre à la colonne. Selon la formule de Jacques Émile-Zola, fils de l'écrivain. L'Aurore défend en effet une vision formellement légaliste de l'affaire Dreyfus. Une autre personnalité du journal est Alexandre Perrenx, quarante-quatre ans en janvier 1898. La première action de Zola est d'écrire à Alfred Dreyfus, un peu après le retour de celui-ci en France métropolitaine, le 30 juin 1899. », c'est l'affaire Dreyfus relancée. À l'image de ceux d'Hugo, Voltaire ou Vallès, cet exil déclenche un important mouvement d'opinion. L'efficacité et la pertinence de ses critiques dans L'Événement sont vite reconnues. Petit à petit, des informations filtrent, des détails s'amoncèlent encourageant la famille dans la voie de la révision. Mais il reste fervent républicain, la république étant pour lui « le seul gouvernement juste et possible[34] ». L'année suivante, le romancier s'implique personnellement dans l’affaire Dreyfus. Considéré comme le chef de file du naturalisme, c'est l'un des romanciers français les plus populaires[2], les plus publiés, traduits et commentés dans le monde entier. Tout a été calculé par moi, je m'étais fait donner le texte de la loi, je savais ce que je risquais, « serre d'hivernage pour les médiocrités qui craignent la gelée, « qu'il reste candidat et sera candidat toujours », « Il fut un moment de la conscience humaine. Celle-ci contrôle Paris à partir du 18 mars. Du côté des militaires, les accusés désignés par le pamphlet d'Émile Zola, la réaction est encore plus dramatique. Suit en 1892 La Débâcle (1892), roman historique consacré à la guerre de 1870, en particulier à la Bataille de Sedan et à la Commune de Paris. Ce roman s'appuie sur Mon voyage à Lourdes (qui ne sera édité qu'en 1958 chez Fasquelle[129]), journal réunissant observations et témoignages recueillis par Zola lors de son second voyage à Lourdes, en septembre 1892. La réception du roman est variée. Elle abandonne ce prénom vers 1877, époque où, l'aisance venue, elle réalise une enquête qui lui apprend que son bébé est décédé quelques semaines après l'abandon. N'avait-il pas soufflé à Goncourt : « Ma femme n'est pas là… Eh bien, je ne vois pas passer une jeune fille comme celle-ci sans me dire : “Ça ne vaut-il pas mieux qu'un livre[41] ?” ».