Gaston Defferre : Ministre d'État, ministre de l'intérieur et de la décentralisation. Jâai refusé et ai mis sur la table ma démission si les choses en étaient ainsi. On a réussi à sauvegarder 2 000 postes et sur le dernier tiers, le patron ne voulait plus négocier. Découvrez notre Hors série 1981, l'histoire d'une espérance. Il faut se rappeler, enfin, que le programme commun avait été signé une dizaine dâannées auparavant, que son élaboration avait pris une dizaine dâannées de plus. Quatre ministres sur 40, 44 députés sur 285 : nous avions conscience que le combat serait dur. Ce nâest pas à moi de juger si jâai été un bon ministre, même si beaucoup me lâont dit. On mâa raconté, par la suite, que câétait la première fois quâon voyait ça. Quand nous avons quitté le gouvernement, deux personnes mâont invité à déjeuner dans les heures qui ont suivi : Simon Nora, le grand banquier, et une petite conseillère technique du cabinet de Mitterrand, chargée de la fonction publique et que je nâavais jamais vue. Au cours de la crise récente, beaucoup ont souligné lâimportance de ce secteur public â singularité française â qui a constitué un puissant amortisseur social. Câest dans ce contexte que les Britanniques élisent Thatcher, les Américains Reagan et les Allemands Kohl. Jâavais lâhabitude de traduire les revendications de mon syndicat par des propositions de loi que les députés et sénateurs communistes relayaient. Nous sommes restés très liés avec tous les membres du cabinet. Mais moi, je pense quâil en faut, de ces grands rêves. Comme je mâoccupais des questions agricoles au sein du groupe communiste à lâAssemblée, tout le monde pensait que jâallais être ministre de lâAgriculture. Néanmoins, je crois que nous avons joué un rôle important, même si nous avons à lâépoque été désignés comme boucs émissaires. Ce fut une coopération humaine dâune extrême rareté. La deuxième raison tient au manque de capacité de proposition, dâélaboration. En travaillant beaucoup, dâabord : pendant trois ans, câétait quinze heures par jour avec peu ou pas de jours de repos. » Pour moi, câest la faiblesse de la gauche aujourdâhui, dans ses deux composantes. ANICET LE PORS. Jâai commencé par un tour de France de tous les grands problèmes de la santé. Voilà la question qui sâest posée. Dâaprès le document que sâest procuré lâHumanité, le géant de lâintérim tient à jour... Quartiers populaires. Alors que le fait du jour, c'est la prise de fonction du nouveau gouvernement Fabius, qui se réunit en Conseil pour la première fois le jeudi 19 juillet, le journal télévisé revient sur l'absence des ministres communistes à Matignon qu'il impute aux désaccords entre le PCF et le gouvernement autour de la politique économique suivie. Pour mieux le prouver, le patron des communistes ouvre aujourd'hui les archives de son parti. Enfin, peut-être que tout cela tient à une faiblesse. Avec le sentiment que câétait une sorte dâavènement social pour des gens comme nous, issus de milieux modestes et qui, dâun seul coup, se retrouvaient dans les palais de la République. Appelé à Matignon après l’élection de François Mitterrand en mai 1981, M. Mauroy avait dirigé un gouvernement comprenant pour la première fois depuis la Libération des ministres communistes. Ouvrier, autodidacte, Pierre Bérégovoy est nommé Premier ministre en avril 1992 par le président de la République François Mitterrand, en remplacement d’Édith Cresson. Câétait un combat de solidarité nationale. Moins de 2,5 euros par semaine. Ce sont les quatre responsables communistes qui siégeaient jusqu’alors au Gouvernement, Messieurs Fiterman, Rigout, Ralite et Le Pors. à l'occasion de la disparition de Pierre Mauroy, l'Humanité.fr vous propose la table ronde avec les quatres ministres communistes de son deuxième gouvernement (1981-1984) Charles Fiterman, Anicet Le Pors, Jack Ralite et Marcel Rigout où ils avaient dressé le bilan de leurs expériences dans un hors-série, 1981, L'Histoire d'une espérance. Disparition Décès du communiste Jack Ralite, ancien ministre sous Mitterrand. Jâai travaillé dans le bâtiment. UNE PLONGEE DANS FERRAT INTIME Dix ans après sa mort, la mémoire de Jean Ferrat reste vive parmi ceux, très nombreux, qui l’ont aimé. Mais je dois avouer que jâétais très partagé, entre le plaisir de représenter sur ces marches de lâÃlysée les millions de gens qui nous avaient soutenus, la curiosité de pénétrer dans les arcanes de la direction de lâÃtat et, en même temps, une véritable angoisse sur la meilleure manière de répondre à cette formidable attente. La ville des Yvelines sâest retrouvée au centre dâune polémique médiatique. CHARLES FITERMAN. Bien entendu, certains ayant exercé sous plusieurs présidents, on pourra les retrouver dans plusieurs articles. Cela dit, jamais nous nâavons eu, lorsque nous étions ministre, des indications du Parti communiste. Alors un jour, je me suis dit, il faut que jâen parle publiquement. Il est entré par la grande porte, tout seul. A l´occasion du cinquantième anniversaire de sa disparition L´Humanité consacre à la... A quelques jours de l'investiture de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis. Ce nâest certainement pas lâamélioration de la Ve République, câest la suppression de la désignation du président de la République au suffrage universel. Si nous nâavions pas été là , il y avait le risque de voir lâentreprise sinon privatisée, du moins démantelée quelque peu. Enfin, la charte de la santé, qui visait à rédiger un texte politique référentiel. Là , jâai demandé du secours à Péguy, qui a dit : « Je nâaime pas les gens qui réclament la victoire et qui ne font rien pour lâobtenir, je les trouve impolis. Ce fut un moment difficile, car François Mitterrand a hésité pendant deux semaines entre deux thèses : celle de Mauroy et Delors, qui lâincitaient à rester dans le serpent monétaire européen et donc accepter la pression et dans une certaine mesure sây soumettre, et celle de Chevènement, qui proposait de sortir du système de liaison entre les monnaies européennes et en quelque sorte un repli sur lâHexagone avec des risques considérables. Câétait un bonheur, car lâon rencontrait tout le monde, au point que le Figaro magazine posait la question sur deux pages : quel est ce ministre communiste qui séduit les médecins ? Il y avait dâune part la propension du PS â à commencer par François Mitterrand â à accepter cette situation, à se soumettre en essayant dây faire face par des mesures classiques dites de dévaluation et de rigueur et, dâautre part, la propension du PCF à sâinstaller dans lâopposition en défendant les acquis sans avancer de propositions nouvelles ou chercher des issues. à la fin du repas, elle mâa dit : « Je suis très contrariée que vous quittiez le gouvernement, car vous étiez les représentants de la classe ouvrière. Je souris sur la photo officielle du gouvernement. Sans faire preuve dâautosatisfaction, je pense avoir réussi, tout dâabord, à moderniser le statut des fonctionnaires de lâÃtat, en y introduisant des notions qui étaient jusque-là purement jurisprudentielles (droit de grève, liberté dâopinion, droit de négociation pour les organisations syndicales). Il faut beaucoup écouter. Mais les experts et les techniciens â indispensables â ne sont pas suffisants. On a créé le holding Autoroutes de France, qui a permis à lâépoque de faire des économies sur le budget de lâÃtat et de les réinvestir pour développer certaines liaisons. CHARLES FITERMAN. Je me suis trouvé avec une proposition de budget en 1983 avec 5 000 suppressions dâemplois à la SNCF. Je pense que nous sommes sur un terrain plus favorable au développement dâune pensée rationnelle quant à la conduite des affaires publiques et du destin des peuples. Pour l'anniversaire de ses 90 ans, revivez en récits et en photo l'incroyable histoire de la Fête de l'Humanité. Depuis cette date, et tout au long du vingtième siècle, de nombreuses collaborations ont lieu entre ces forces politiques, ainsi que des tentatives de réuni… Nicole Questiaux : Ministre d'État, ministre de la solidarité nationale. Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République française. MARCEL RIGOUT. Ma circonscription de député du Val-du-Marne comprenait la plateforme dâOrly. » Le lendemain, à Aubervilliers, assemblée du bureau dâaide sociale, avec beaucoup de monde, des pauvres, qui me tiraient par la manche : « Surtout ne partez pas, pour que, au moins, on garde les petites choses que nous avons conquises avec vous. Un exemple : jâai fait adopter une loi dâorientation des transports, dont la philosophie est « ni libéralisme destructeur, ni étatisme bureaucratique paralysant », mais une combinaison de la maîtrise publique et de lâinitiative privée, avec la recherche, certes, dâune concurrence, mais fondée sur des bases saines, avec la prise en compte par les entreprises de transport, non seulement des coûts dâexploitation directs, mais des coûts sociaux et environnementaux, ce quâon appelle les coûts externes. JACK RALITE. Je considère que ce siècle va appeler une intervention publique de plus en plus forte et quâil doit être lââge dâor des services publics. Chacun avait ses raisons, mais ni le Parti socialiste ni le Parti communiste nâont pris en compte les changements intervenus dans la société et dans le monde. Ces tentatives sont celles des lois Auroux, par exemple. Nationalisations, ministres communistes au gouvernement, dévaluations : l’arrivée au pouvoir de la gauche a créé un mouvement de panique dans les grandes entreprises et chez les notables de la finance. » Je pense quâil nây aura pas de recomposition possible sans recomposition idéologique. Moment historique en 1981, Pierre Mauroy accueille quatre ministres communistes. Et on est parti. Câest ce jâappelle lâappropriation sociale. Mais nous avions aussi la conviction quâil fallait prouver que nous étions capables dâêtre des hommes de gouvernement et de conduire les réformes. JACK RALITE. Sacré Tonton… Pour ne pas l’oublier car l’Histoire ne s’efface jamais ! Il nây avait pas de lutte. Sans le dissocier de l’ensemble des mouvements sociaux et citoyens, Patrick Le Hyaric, directeur de L’Humanité, tente ici une analyse du mouvement... Numéro spécial publié à l’occasion du 100e anniversaire du Parti communiste français,8,90€ - Format 20x26 - 124 pages - Dos carré collé. Le numéro du PCF Charles Fiterman est à la table du conseil. , directeur de L’Humanité, tente ici une analyse du mouvement... Numéro spécial publié à l’occasion du 100e anniversaire du Parti communiste français, 8,90€ - Format 20x26 - 124 pages - Dos carré collé, Chez Adecco, une liste noire pour contourner les plans sociaux. Cela a été une nationalisation dont personne nâa parlé. Louis Mexandeau : Ministre délégué auprès du ministre du redéploiement industriel et du commerce extérieur, chargé des P.T.T. Il conserve son poste jusqu’en mars 1993. » Nous nâavons pas parlé des problèmes des nouvelles technologies, tellement présentes que pour beaucoup de gens, elles sont fatalisantes ; on essaie de faire passer par les nouvelles technologies ce qui est contesté sous dâautres formes, en espérant que ça va les résoudre ; il y a de la fascination et même parfois de la sidération. Il sort des dizaines de livres sur Mitterrand et leur expérience, mais rien sur le PCF. Le CDI apprenant, c'est tout bénef pour le géant suisse de l’intérim. Que ce soit une souffrance, moi je lâai eue comme dâautres. Nous sommes restés dans le schéma du programme commun, certes sympathique et intéressant, mais qui, mis en pratique, sâest heurté aux difficultés du contexte international. François Mitterrand et ses services nâont pas cessé de combattre ce projet, qui sâest terminé sous la forme dâun décret croupion du 23 novembre 1983, qui a disparu depuis. Et câest à travers cette vision très analytique que je voyais ce qui était, évidemment, un grand moment historique. A la découverte d´une célèbre inconnue : Elsa Triolet. Jâai beaucoup de mal à me souvenir des sentiments que jâai pu éprouver au soir du 10 mai, au-delà de la satisfaction de voir la gauche gagner. Je pense effectivement quâénormément de réformes ont été réalisées et engagées dans cette courte période. On voit la bataille acharnée quâil y a eu chez eux, et ce nâest pas Mitterrand qui était le plus en flèche, par rapport aux nationalisations. Je me souviens que Marcel a répondu à son « maître ajusteur », qui lâavait formé. Ils faisaient partie de ces hauts fonctionnaires républicains qui ont le sens de lâÃtat. Quel rôle ont eu les ministres communistes dans le gouvernement ? Avant, on fermait à 17 h 45, maintenant, à 16 h 15. Gouvernement Fabius (17 juillet 1984 - 20 mars 1986) : Résultats élections présidentielles en France. Nous étions à contre-courant du point de vue économique des pays voisins, qui étaient plutôt dans une phase de stagnation économique et de crise. Je sortais de vingt-cinq ans de militantisme dans la Fonction publique, jâen connaissais bien le droit et les problèmes qui sây posaient. Au bout de ce processus, je pense que le parti lui même, les communistes, voire lâinfluence communiste, nâont pas été mis en capacité de comprendre et de faire face à cette situation. Cela a un peu nourri lâidée que tout était réglé, écrit, on sâétait mis dâaccord en haut et il nây avait plus quâà attendre que tout cela se réalise. Et puis, jâai commencé ma vie professionnelle au tram de Saint-Ãtienne⦠Câétait peut-être un signe du destin, mais cela ne me qualifiait pas spécialement pour être ministre des Transports ! En bonne rigueur financière, jâai proposé que ce concours de lâÃtat soit transformé en participation au capital. Liste des ministres du Gouvernement de Pierre Mauroy (1981-1984) sous la présidence de François Mitterrand (1981-1995) Pierre Mauroy : Premier ministre. Mon premier souci a été dâélaborer une politique globale des transports, traduite dans une loi dâorientation, qui est dâailleurs toujours en vigueur. Aujourdâhui, il faut rappeler les principes sur lesquels nous fondons notre démarche, formuler des propositions et inscrire ce que nous faisons dans une perspective qui est celle du XXIe siècle. Quels ont été vos sentiments au soir du 10 mai, puis ensuite en juin, lors de votre entrée officielle au gouvernement ? Ãvidemment, jâai fait le maximum pour mâentourer de collaborateurs de qualité. Nous, nous ne lâavions pas surévalué parce que nous étions confrontés chaque jour à une bataille difficile et nous mesurions les limites. Jâen ai créé un, ce qui a peut-être été mon plus dur combat, car, évidemment, certains ont dénoncé « lâarrivée des soviets » et « le pouvoir donné à la CGT ». Et ce nâest que lorsque jâai été licencié de lâarsenal de Limoges, où jâétais manoeuvre, que jâai suivi un stage à lâAfpa. Il fallait les rattraper. Le président a tenu les promesses du rapport de force qu’il a géré avec constance avec son principal allié au cours des années de conquête. Lâhistoire nâest pas un continuum, elle est faite dâévénements.