Comme le note J.P.Vernant, « l’événement historique qui précède la formation des cités grecques, C’est dans un univers désencombré de l’obsédante présence du. Victoire de la douceur sur la violence, des femmes sur les hommes, de la nature sur l’ordre de la cité » ( J.P.Vernant ). ). 4 Pages • 833 Vues. Voilà un sentiment, qui n’a certes pas aujourd’hui disparu : une famille se sent coupable lorsque l’un de ses fils se suicide, mais  la différence est majeure, qui nous sépare des Grecs : aujourd’hui ce sentiment fait partie de la vie privée et ne met pas en cause les rapports sociaux « extérieurs », objectifs, publics, qui constituent notre vie. 1.Dans le prologue, elle évoque, devant sa sœur Ismène, la vraie gloire donnée à son frère Etéocle, mort pour la cité, en combattant devant le réprouvé, dont le nom est Poluneikes, « abondante discorde ». De la même façon, quand le choeur nous révèle qu’en provoquant le suicide de son fils Créon s’est tué « lui-même », et, plus encore, quand Créon se reconnaît coupable, cela signifie clairement qu’. Ou : l’angoissante contradiction au cœur de l’individualité humaine, Après la mort tragique de Penthée, le trône se trouve vacant : il est occupé très peu de temps par l’autre fils de Cadmos, Polydoros, qui a épousé Niktéis, une « semée », une autochtone, pour donner naissance à un fils, significativement dénommé. Attribuer ce qualificatif à Antigone, cela veut donc dire qu’elle ne reconnaît pas d’autre loi que la sienne : sa propre volonté. Au cours de ces trois âges, l’homme ne reste le même qu’en se transformant. Antigone est morte d’avoir cru à la valeur supérieure des liens humains constitutifs du genos, déjà dépassé au temps de la Cité. Europe est enlevée par Zeus , qui, ayant pris la forme dun taureau, lentraîne en Crète, où il linstall… Le suicide : mourir « de sa propre main » ( en grec : auto-kheïr). En appliquant ce qualificatif à Antigone, Sophocle détourne le mot de son usage courant : il en fait le lot d’une conjurée solitaire qui, à l’instant de mourir, « oubliera » toutes les relations qui la relient à ce monde, jusqu’à l’existence d’Ismène. Le mythe d’Œdipe a sans doute été élaboré et mis en forme en une période de transition de l’histoire de la Grèce. Le mythe d’Œdipe est entièrement symbolique, il est l’histoire en images des souffrances et des folies de la vie humaine. La malédiction d’Œdipe est lancée comme un avertissement aux hommes par la bouche de Pelops qui l’a recueilli pour en faire son successeur : En voulant séduire son fils, un jeune homme, que, dit-on, il va jusqu’à violenter, ce n’est pas la confiance du Roi qu’Œdipe trahit, mais la vocation de tout individu qui est d’assurer le passage d’une génération à l’autre sans lequel l’humanité n’aurait pas d’avenir. La succession des générations, en quoi consiste le devenir de l’humanité et son existence même, suppose qu’à un moment donné, le fils qui est devenu adulte, porteur de l’ « humanité » ( de la qualité d’homme), puisse prendre la place de son père, dont l’humanité se défait avec le vieillissement, - et cela en évitant deux écueils : se heurter à lui jusqu’à vouloir le supprimer, ou bien s’identifier à lui, comme s’il était « le même ». Freud revient aux sources de la légende et crée le fameux complexe d’Œdipe (instinct du jeune garçon attiré par sa mère et considérant son père comme un rival). Les mythes d'Œdipe, d'Electre ou encore d'Antigone trouvent un écho dans la littérature du XX e siècle leur donnant … Aucun homme ne peut combler la distance qui le sépare des dieux, qui ne sont que ses propres créations fantasmatiques, s’il ne devient lui-même un dieu. Quand Eurydice, l’épouse de Créon,, vient aux nouvelles, ayant entendu parler d’un « malheur familial » (« oikeion kakon »), le messager fait un récit complet de la scène, qui ne laisse pas de doute sur le suicide d’Hémon. Là où les Labdacides mettent en œuvre la destruction du « genos » et, pour ainsi dire, prêtent la main au destin, à cette fatalité historique par quoi la structure du «genos » est détruite, Antigone doit « choisir » une mort où s’exprime le refus du destin, d’une fatalité dont elle veut qu’elle s’accomplisse sans elle. Mythe d'oedipe : définition, synonymes, citations, traduction dans le dictionnaire de la langue française. Freud se serait-il trompé ? Telle est, sans aucun doute, la raison du choix de Sophocle. Après avoir tué un dragon qui protège la source du dieu Arès, dieu de la guerre, protecteur du lieu, il sème dans la plaine les dents du dragon, dont chacune d’elles donne naissance à un guerrier, qui surgit du sol ; depuis lors ces guerriers, nés du sol ( auto-chtones ) prennent le nom de « Spartoi » c’est à dire « les semés ». C’est la suite du récit qui sans doute peut éclairer la formule. Et, à vrai dire, d’elle il ne sera plus question : Du vers 944, où elle sort définitivement de scène, au vers 1353, qui clôt la pièce l’attention se reporte tout entière sur Créon ; la mort d’Hémon seule - et le corps d’Hémon seul - retenant désormais l’attention des spectateurs. Il arrivera à Thèbes beaucoup plus tard, au moment où le malheur frappe la ville sous la forme d’un monstre mi-femme, mi-lionne, tête de femme, seins de femme, corps et pattes de lionne, la Sphinge. Seule une vierge peut mettre fin à cette fatalité par quoi la « famille » s’est auto-détruite, détruisant en même temps la valeur de la vie : il lui suffit, comme Antigone, de refuser d’épouser Hémon que pourtant elle aime, c’est à dire de refuser de donner la vie, pour mettre fin à cette histoire malheureuse des Labdacides, qui est la fin d’une humanité heureuse. Le mythe d’Œdipe est entièrement symbolique, il est l’histoire en images des souffrances et des folies de la vie humaine. L’histoire commence avec le personnage de Cadmos, dont nous allons apprendre dans quelles circonstances il devient le héros fondateur de la ville de Thèbes. D’où naît le tragique dans l’histoire d’Antigone, voilà ce qu’il nous reste à comprendre. Alain Moreau (Aix-en-Provence), Œdipe ou la prolifération explicative. Plus tard, arrivant près de Thèbes, il croise le Sphinx dont on sait qu'il pose des énigmes aux personnes qu'il croise et … 6.Entrent Créon et Hémon. L’image de la Cité déséquilibrée par l’accaparement du pouvoir par un Etranger est exorcisée par le récit du malheur qui s’abat sur cet orgueilleux. Dans le Mythe, -et cela dès la mythologie cosmogonique -, c’est l’Eros, né du chaos en même temps que la terre mère (gaîa ), qui est la force productrice de toutes choses y compris le ciel (ouranos ) et le temps (chronos )qui, en séparant le ciel de la terre, va donner naissance au monde et au devenir. La plus connue des interprétations du mythe est celle de Freud. En voulant sa mort, c’est la valeur de la vie qu’elle affirme contre ceux qui ont voulu détruire l’essence même de la vie en faisant des hommes des étrangers les uns pour les autres, en faisant du séjour que l’homme habite, un monde dont il n’est plus que le métèque, vivant sur un territoire qui n’est pas le sien, sur une terre qui n’est plus celle des hommes. Œdipe est ce fils de famille – d’une famille royale – qui, pour des raisons qu’il nous reste à éclaircir, est, C’est cette contradiction qui est exprimée par le Mythe et en même temps voilée par le récit chronologique de l’aventure tragique d’Œdipe : -. La première partie se déroule de la biogenèse de l'esprit au sens de la vie, la deuxième des erreurs de l'esprit au retour vers la lucidité à l'aide de la méthode introspective. Penthée, petit-fils de Cadmos est devenu roi de Thèbes : « Il incarne l’homme grec, convaincu que ce qui compte , c’est le contrôle de soi, la raison, le pouvoir de dominer ses désirs et ses passions, méprisant les femmes, mais surtout tout ce qui n’est pas grec, les barbares d’Asie,,,Il croit par dessus tout à l’ordre de la cité qu’il appartient au roi de maintenir. Le couple aura plusieurs enfants, dont deux filles :Sémélè et Agavè, J.P.Vernant : «Autrement dit, les débuts de Thèbes représentent un équilibre entre un personnage qui vient de loin, Cadmos, qualifié comme souverain par la volonté des dieux et les personnages implantés dans la glèbe, surgis du sol ;des autochtones…». Ce refus d’Antigone d’être une étrangère, qui est le moteur de la tragédie, s’éclaire par le destin des Labdacides où s’inscrit sa destinée : Depuis l’automutilation d’Œdipe, la cascade des suicides illustre cette fatalité par laquelle l’introduction d’un «étranger dans la « famille » conduit à son autodestruction. Français : résumé du mythe Oedipe Laïos Jocaste Polybe Œdipe Sphinx Antigone Ismène Ismène Polynice Étéocle Créon Le mythe Oedipe Le mythe Laïos et Jocaste, le roi et la reine de Thèbes, attendaient un enfant. Créon décide d’envoyer à Delphes un représentant de Thèbes pour interroger l’oracle et pour connaître l’origine de cette maladie infectieuse, cette épidémie qui a frappé la ville et qui fait que plus rien n’est en ordre. Appelée parthenos, elle jouirait au moins de la clôture en soi qui caractérise la jeune fille grecque, dans son intégrité désirable et protégée ; mais, par une cruelle ironie, Sophocle lui réserve ce terme à son cadavre de vierge désirée et embrassée par Hémon mourant. Il n’était pas le fils de leurs entrailles, mais ils avaient voulu que Corinthe soit sa ville. Qu’est-ce qui s’est détraqué ? Il n’est pas indifférent que le héros de la liberté, de ce refus du Destin, soit une héroïne : comme nous l’avons noté, ni une enfant, ni une fiancée, ni une femme, mais une vierge. L’oracle se garde bien de lui fournir une réponse aussi claire que sa question. » ? La fatalité, c’est l’inéluctable destruction du « genos » et des rapports humains, quand les hommes libres, en bâtissant la Cité, fondent leur liberté non plus sur leurs liens personnels, mais sur la domination des autres, et leur identité sur la « différence ». L’oracle lui répond : « Si tu as un fils, il te tuera et il couchera avec sa mère. C’est en effet ce qui se produit. Pour résoudre cette énigme la philosophie va élaborer l’idée d’une nature humaine, une essence, qui serait présente en chaque individu de cette espèce. C’est le chœur, qui, dès le début de la pièce, définit le rôle d’Antigone : «  Tenant de toi-même ta loi, ( de ta propre volonté), seule vivante parmi les mortels, c’est sûr, tu vas descendre vers Hadès vivante ». Created with Sketch. Il sait tout, qui a tué Laïos et qui est Œdipe, parce qu’il est en rapport avec Apollon, son maître. Pourquoi Antigone meurt-elle sans « se »tuer ? Une mutation historique devenait nécessaire. C’est lui qui donne l’impulsion initiale à cette série d’évènements qui constituent le destin tragique des Labdacides, en enlevant une mortelle pour satisfaire un désir qu’aucune immortelle ne peut combler. Au contraire, c’est en l’homme :dans le Désir, qu’il faut reconnaître quelque chose de divin, une puissance, une force, un « conatus », qui seule permet de comprendre l’origine d’un destin proprement humain. Œdipe 1. Œdipe est un héros de la mythologie grecque. Dans ces conditions, que peut signifier le choix de le liberté, qui est celui d’Antigone, sinon le refus du destin ? L’espérance n’est pas à l’ordre du jour de la société grecque, menacée de la décadence, dont l’apogée n’aura duré qu’un siècle. Il faut partir d’un paradoxe, qui, sans doute, échappe à première lecture, et qui a été mis en lumière dans une analyse de Nicole Loraux, dont nous nous inspirons, intitulée : « La main d’Antigone ». universia@wanadoo.fr / Copyright © Université Inter-Ages Herblay Val Nom d'un prince thébain qui devina l'énigme du Sphinx et força le monstre à se précipiter du haut d'un rocher. Jeanine Solotareff, psychologue, spécialiste de, Université Inter-Ages Herblay Val d'Oise, Le Vendredi 4 avril 2008 à partir de 20h30, Association de Psychanalyse Introspective.